American Primeval

Cà c'est du western pur et dur, comme on n'en voit pas souvent. C'est rude, cru, sale, et cela reflète très certainement la réalité de l'époque, et surtout son côté impitoyable. Cet Ouest ne fait pas rêver, l'espérance de vie du colon moyen est réduite à peau de chagrin, entre les luttes de pouvoir et de territoire avec les indiens, les mormons et les représentants de l'état, seuls les plus puissants s'en sortent. L'homme est un loup pour l'homme, plus encore sans aucune loi pour le protéger, et avec un colt dans chaque main dégainé pour la moindre futile raison. La condition des indiens est d'une hypocrisie sans bornes, et la survie de la femme est pire encore dans cet univers bourré de testostérone.
Pourtant notre héroïne, la mère avec son fils, va au fil des épisodes démontrer une force de caractère bien supérieur à ses confrères masculins. Dans ce paysage glauque et froid, empli de boue et de neige, elle va vite payer cher ses erreurs de naïve citadine, et apprendre qu'on ne peut faire confiance à personne, même à une petite fille tenant une poupée perdue dans la forêt.
C'est toute l'Amérique profonde qui se terre ici, les dégénérés, les pervers, les sadiques, les politiciens. L'humanité et la pitié n'y ont pas leur place.
Une belle montée en intensité tout au long des 6 épisodes, même s'il y a moins d'actions dans la 2e partie, parce qu'évidemment si les scénaristes passaient leur temps à éliminer tout le monde, la série serait rapidement terminée.
On s'attache aux personnages principaux, cette mère et son fils en fuite, ce montagnard rugueux qui cache très profondément un cœur, cette jeune femme capturée, ce responsable de fort aux prises avec le gouverneur. On n'aura jamais l'assurance qui resteront en vie, et quoi qu'il en soit, il leur en arrivera des vertes et des pas mures ! Et les intrigues s'entremêlent, pour nous amener sur un final qui reste dans la logique de la série : impitoyable !
N'oublions pas les décors qui sont magnifiques, des plaines à perte de vue toujours sur fond de montagnes enneigées, des camps indiens, un fort plein de boue, une cabane en pleine forêt lugubre, tout cela appuie la crédibilité de l'histoire.
C'est une très intéressante mini-série, qui par sa courte durée permettra de couvrir son sujet sans jamais trop en faire, et qui nous rappellera que c'était une époque dans laquelle sans aucun doute nous n'aurions pas voulu y vivre, et encore moins y mourir.